mercredi 12 août 2020

Dear You


J'avais l'habitude de passer te voir de temps en temps.

Faire la causette.

Mettre des (démi-)mots sur ce que je ressentais, ce que j'expérimentais.

Tu m'aidais un peu à faire cet effort de rangement.

Parce que l'étage du dessus, franchement, très souvent c'est un bazar abyssal.

Venir te voir impliquait donc ordonner un peu, structurer.

Tu m'aidais aussi à enrichir ma culture, parce que je ne voulais pas te raconter n'importe quoi

Discuter avec toi a toujours eu un effet cathartique.

 

Je me demande un peu à quel moment j'ai arrêté.

Les visites se sont faites de plus en plus rares, et les blancs de conversations plus fréquents.

 

Quel était l'élément déclencheur ?

Qu'est ce qui a changé ?

Un événement ponctuel, ou la résultante d'un processus insidieux arrivé inexorablement à son terme ?

 

Il y’a peu de chances que ce soit de ta faute, évidemment. 

J'aimerais revenir te voir, comme dans le temps.

Pour tout te dire, j'envisage même de te parler plus souvent.

 

Par contre, en ce qui concerne le bordel de l'étage du dessus, tu risques être moins épargné.

Après tout, tu m'as toujours demandé de te parler en toute honnêteté.

A la prochaine, donc.

 

Et, by the way, heureuses année et décennie 2020.

 

Heureuses ?

 

Remplies.

 


 

 

 

Aj